L'œil sec

L'œil sec

Le syndrome de l’oeil sec 

Le syndrome de l’oeil sec devient de plus en plus répandu dans les populations industrialisées. Il est présent chez près d’un tiers de la population adulte et chez deux tiers après 65 ans. 
Pour comprendre ce phénomène, il est important de bien connaitre l’organisation des structures de la surface oculaire : 
Les paupières clignent en permanence sur la surface oculaire et permettent aux larmes, sécrétées par les glandes lacrymales, de recouvrir la surface de la cornée. Dans les larmes, nous trouvons de l’eau en grande quantité mais aussi des lipides et du mucus, celles-ci constituent un film lacrymal qui protège la cornée des infections, du dessèchement et de l’opacification. 
Dans le cas d’un syndrome sec, il peut y avoir soit une diminution de la quantité des larmes, soit une baisse de la qualité des larmes ou encore une perte de stabilité du film lacrymal. 

Les symptômes 

En général les deux yeux sont touchés par le syndrome des yeux secs, ils peuvent être de plusieurs ordres : 
- Irritations et rougeurs 
- Larmoiements excessifs (larmoiement réflexe du à l’irritation générée par la sécheresse) 
- Démangeaisons des yeux 
- Fatigue oculaire 
- Présence de mucus sec autour des yeux 
- Sensibilité à la lumière, au vent, au froid, à la fumée 
- Sensation de brulure et de corps étrangers (impression de grains de sable) 

Quelles sont les origines du syndrome ? 

Les origines du syndrome sont très variés ce qui rend difficile la recherche de la cause de la sécheresse. 
- L’âge est la cause la plus fréquente, les glandes lacrymales ne produisent plus assez de larmes ou produisent des larmes de mauvaise qualité. 
- Les médicaments peuvent être une cause de sécheresse, en particulier les antidépresseurs, antalgiques et anticonvulsivants. 
- Une modification hormonale chez la femme (ce qui les rend plus sensible à ce syndrome que les hommes) peut déclencher ces symptômes (grossesse et ménopause) 
- L’environnement est un facteur actuel de sécheresse oculaire : pollution atmosphérique, fumée de cigarette, poussière, climatisation. 
- Le syndrome de Gougerot-Sjogren, est une maladie auto-immune touchant les glandes salivaires et les glandes lacrymales des yeux. 
- Différentes maladies, comme le diabète, les maladies de la thyroïde ou la polyarthrite rhumatoïde, peuvent attaquer les glandes lacrymales par le biais du système immunitaire. 

Diagnostic 

Etant donné la multiplicité des causes de sécheresse, il est difficile d’établir un diagnostic précis du syndrome. Il existe un test appelé « Test de Schirmer » qui consiste à appliquer des bandelettes au coin de l’oeil pendant 2 minutes et mesurer les larmes produites par l’œil mais la sécheresse est le plus souvent évaluée par l’ophtalmologiste après coloration des larmes par la fluoresceine. 

Les traitements 

A l’heure actuelle, le traitement le plus courant consiste à appliquer sur les yeux des larmes artificielles ou collyres lubrifiants qui compensent le déficit des larmes. Mais il est peu efficace chez les patients atteints de sécheresse évaporative. 
Dans certains cas plus sévères, on peut préconiser des médicaments à effet anti-inflammatoire. L’ophtalmologiste peut aussi appliquer un traitement (s’étalant sur environ 9 mois) qui consiste à chauffer l’intérieur des paupières pour stimuler les glandes lacrymales. 
L’ophtalmologiste peut aussi procéder à la pose de bouchons lacrymaux microscopiques en silicone dans les orifices d’évacuation des larmes afin d’augmenter leur quantité sur l’œil en diminuant leur élimination. 

La prévention 

L’augmentation du nombre de syndromes secs est due à une détérioration des conditions de vie. On peut diminuer ces symptômes en adoptant certaines habitudes : 
- Eviter la climatisation et surtout la réception de l’air directement dans l’œil 
- Utiliser un humidificateur chez soi si l’atmosphère est sec 
- Porter des lunettes de soleil 
- Eviter de fumer et fuir les atmosphères polluées 
- Porter ses verres de contact le moins possible 
- Porter des lunettes de piscine 
- Lors d’un travail sur ordinateur, faire des pauses régulières et penser à augmenter le clignement (technique du click and blinck)